Pourquoi choisir les MARD pour préserver les liens familiaux et la communication ?

Qui n’a jamais redouté l’impact d’un conflit familial sur ses proches ? Séparations, divorces, successions, désaccords sur l’éducation des enfants… Ces situations, déjà émotionnellement chargées, peuvent devenir encore plus douloureuses lorsqu’elles se retrouvent entre les mains de la justice. Avec leurs délais souvent interminables et leur caractère parfois impersonnel, les procédures contentieuses peuvent, dans certains cas, aggraver les tensions plutôt que de les apaiser.

Aujourd’hui, une révolution silencieuse transforme progressivement notre approche des conflits familiaux. Les Modes Alternatifs de Résolution des Différends (MARD) émergent comme une réponse adaptée aux besoins des familles modernes.

Face à l’engorgement des tribunaux, les MARD placent l’humain, le dialogue et la préservation des liens au cœur de leur démarche. Ils offrent une alternative prometteuse qui permet non seulement de résoudre les conflits, mais aussi, et surtout, de maintenir ce qui est le plus précieux : la préservation des liens familiaux et de la communication. Pourquoi choisir les MARD ? Nolwenn News vous répond.

Les MARD : une nouvelle approche de la justice familiale

La justice familiale traverse actuellement une période complexe. Les délais s’allongent, les décisions peuvent parfois sembler déconnectées des besoins réels, et surtout, le contentieux traditionnel peut creuser davantage le fossé entre les membres de la famille et aggraver les tensions.

Face à ce constat, les MARD proposent une alternative respectueuse et efficace.

❓Le saviez-vous ?

Les MARD se sont particulièrement développés en droit de la famille à partir des années 1990-2000, encouragés par les juges et les pouvoirs publics. Cette évolution répond à une réalité simple : le droit de la famille est d’abord une question d’humain avant d’être une question de droit.

Il existe plusieurs types de MARD adaptées chacun à des situations spécifiques, mais qui partagent tous un même objectif : permettre aux familles de trouver des solutions durables dans un cadre apaisé.

La médiation familiale

La médiation familiale représente l’une des innovations majeures dans la résolution des conflits familiaux. Un médiateur, tiers indépendant et spécialement formé, accompagne les parties pour rétablir le dialogue et construire des solutions durables.

Cette approche peut être initiée soit sur proposition du juge (on parle de médiation judiciaire), soit directement par les parties (la médiation conventionnelle). La confidentialité des échanges est garantie, et crée un espace sécurisé où chacun peut s’exprimer librement.

La médiation familiale est particulièrement adaptée lorsque la communication est rompue, mais que les parties souhaitent la rétablir. Lorsque des décisions importantes concernant les enfants doivent être prises, que les émotions sont très présentes dans le conflit mais que, malgré tout, demeure le souhait de préserver la relation sur le long terme.

La conciliation et l’ARA : vers une justice plus participative

Si la conciliation traditionnelle est devenue rare en droit de la famille depuis la suppression de l’audience de conciliation dans le divorce judiciaire, une nouvelle forme d’approche amiable a récemment fait son apparition : l’Audience de Règlement Amiable (ARA).

Cette nouvelle procédure, inspirée des pratiques québécoises, permet au juge d’adopter un rôle plus actif dans la recherche d’une solution amiable. Durant cette audience spécifique, le magistrat peut mêler les techniques de conciliation et de médiation pour aider les parties à trouver un accord, notamment dans les situations familiales complexes comme les divorces ou les successions.

☝️Bon à savoir :

L’ARA est une innovation récente qui s’inscrit dans la volonté de développer une justice plus participative et moins contentieuse. Elle offre un cadre judiciaire qui favorise le dialogue et la recherche de solutions consensuelles.

La procédure participative

Innovation récente dans le paysage juridique français, la procédure participative combine les avantages de la négociation amiable avec la sécurité juridique d’un accompagnement par des avocats. Chaque partie, assistée de son conseil, participe activement à la recherche d’une solution. Les échanges de pièces et d’arguments sont structurés, et l’accord final peut être homologué par le juge, afin de lui donner force exécutoire.

Cette procédure est particulièrement indiquée quand les enjeux juridiques sont importants, pour les situations patrimoniales complexes, lorsque les parties souhaitent une sécurité juridique maximale ou quand une expertise technique est nécessaire.

Le processus collaboratif

Le droit collaboratif est un mode amiable particulièrement adapté au droit de la famille. Il se distingue des autres MARD par son approche unique : les parties et leurs avocats s’engagent contractuellement à rechercher une solution négociée, en excluant tout recours au juge pendant le processus.

Ce qui caractérise le processus collaboratif :

  • un contrat de participation collaboratif signé par les parties et leurs avocats ;
  • des avocats spécifiquement formés à cette pratique ;
  • une approche transparente avec échange complet des informations ;
  • la possibilité de faire intervenir d’autres professionnels (experts financiers, psychologues…) selon les besoins.

Cette méthode est particulièrement pertinente lorsque les parties souhaitent maintenir des liens sur le long terme, notamment dans les situations qui impliquent des enfants. Elle permet d’aborder tous les aspects du conflit (juridiques, émotionnels, pratiques) de manière constructive et respectueuse.

👉 Bon à savoir :

Si le processus collaboratif n’aboutit pas à un accord, les avocats doivent se déporter et ne peuvent pas représenter leurs clients dans la procédure contentieuse qui suivrait. Cet engagement fort encourage toutes les parties à œuvrer sincèrement pour trouver une solution.

❓Le saviez-vous ?

Bien que l’arbitrage fasse partie des MARD, cette procédure n’est pas développée en droit de la famille. Les autres modes amiables sont beaucoup plus adaptés aux spécificités des conflits familiaux et à la préservation des liens.

👉 Bon à savoir :

Ces différentes approches peuvent être utilisées à tout moment, que ce soit pour un divorce, une séparation, une succession, ou toute autre situation familiale qui nécessite un accord. Le choix d’un MARD n’est d’ailleurs pas définitif. Il est possible de passer d’une méthode à une autre si la première tentative n’aboutit pas. L’objectif est toujours le même : trouver une solution juridique adaptée à une situation humaine parfois douloureuse.

💡Les conseils de Nolwenn News :

Pour choisir le MARD le plus adapté à votre situation, commencez par un rendez-vous avec un avocat en droit de la famille formé à ces pratiques. Il pourra vous expliquer en détail les avantages de chaque méthode et vous orienter vers celle qui correspond le mieux à vos besoins.

Comment les MARD préservent les liens familiaux et la communication ?

La préservation des liens familiaux n’est pas qu’une belle intention, c’est une réalité concrète rendue possible par les MARD. En effet, leur approche unique transforme la manière dont les familles traversent leurs différends.

Une approche centrée sur l’humain

Contrairement aux procédures contentieuses traditionnelles, les MARD placent l’humain au cœur du processus. Cette différence fondamentale permet de prendre en compte les émotions et les besoins de chacun dans un espace de dialogue sécurisé et bienveillant. L’objectif est de maintenir des relations respectueuses malgré les désaccords, en privilégiant la compréhension mutuelle plutôt que la confrontation.

Le rôle central de la communication

Les MARD visent avant tout à résoudre le conflit tout en préservant autant que possible la qualité des relations familiales. L’objectif n’est pas nécessairement de restaurer le dialogue, mais d’éviter que la procédure n’aggrave les tensions existantes.

Une solution durable dans le temps

Les accords trouvés via les MARD sont généralement mieux respectés que les décisions judiciaires imposées. Cette meilleure adhésion s’explique par la nature même de ces accords, fruits d’une réflexion commune et d’un véritable engagement des parties.

💡Les conseils de Nolwenn News :

  • privilégiez un premier rendez-vous d’information pour comprendre quelle méthode MARD correspond le mieux à votre situation ;
  • préparez-vous à l’idée que la communication demande du temps et des efforts, mais que les résultats en valent la peine ;
  • faites-vous accompagner par un avocat formé aux MARD, qui saura vous guider tout au long du processus.

Votre parcours MARD étape par étape

S’engager dans une démarche MARD, c’est choisir d’être acteur de vos solutions plutôt que de les subir. Le processus se déroule généralement en plusieurs étapes, qui respectent chacune votre rythme et vos besoins.

La médiation familiale : un chemin vers le dialogue

Le processus de médiation débute par un entretien d’information où le médiateur, professionnel indépendant, présente son rôle. Cette première étape est essentielle pour comprendre le cadre et les objectifs de la médiation.

Durant les séances de médiation, le médiateur crée un espace sécurisé où chacun peut s’exprimer et être entendu. Son rôle est de réintégrer le dialogue entre les parties, d’aider à identifier les besoins de chacun et de faciliter la recherche de solutions. Il ne s’agit pas de juger ou d’imposer des décisions, mais d’accompagner les parties vers leurs propres solutions.

Les avocats peuvent accompagner leurs clients durant tout le processus et apporter leur expertise juridique tout en soutenant la démarche de dialogue. La médiation peut intervenir à tout moment, avant ou pendant une procédure judiciaire, et offre ainsi une grande flexibilité.

Si un accord est trouvé, il peut être homologué par le juge pour lui donner force exécutoire. Cette étape finale garantit la sécurité juridique tout en préservant l’esprit de la solution construite ensemble.

La procédure participative : l’expertise au service de l’accord

Elle commence par la signature d’une convention de procédure participative qui définit le cadre des échanges. Les avocats, qui représentent obligatoirement chaque partie, organisent ensuite des réunions de travail où les pièces et les arguments sont échangés de manière transparente et constructive.

Au cours de ces réunions, les parties et leurs avocats examinent ensemble les différents aspects du dossier. Cette collaboration permet d’identifier les points d’accord et de désaccord, puis de construire progressivement des solutions. Si besoin, des experts peuvent être sollicités pour apporter un éclairage technique sur certains points.

L’originalité de cette procédure réside dans sa double fonction : elle peut non seulement aboutir à un accord global, mais aussi servir à la mise en état du dossier si certains points restent en discussion. Dans ce cas, seuls les points de désaccord seront soumis au juge, ce qui simplifie et accélère la procédure judiciaire.

Le droit collaboratif : un engagement total vers une solution négociée

Le processus collaboratif débute par un temps de préparation essentiel où chaque avocat évalue avec son client la pertinence de cette démarche pour leur situation.

Une fois la décision prise, une première réunion permet de signer le contrat collaboratif qui encadrera tout le processus.

S’ensuit une série de réunions à quatre, qui rythment l’avancée des discussions. Chaque aspect du dossier y est abordé méthodiquement, dans un esprit de transparence totale. Lorsque certaines questions nécessitent un éclairage particulier, des experts neutres peuvent être sollicités pour enrichir la réflexion commune. Le processus aboutit, en cas de succès, à la rédaction d’accords qui reflétent les solutions construites ensemble.

L’ARA : une nouvelle voie judiciaire vers l’amiable

L’Audience de Règlement Amiable suit une méthodologie précise qui favorise la recherche de solutions. Le juge commence par accorder à chaque partie un temps d’expression pour présenter sa vision de la situation. Cette écoute initiale permet d’identifier les points essentiels du dossier.

S’ouvre ensuite une phase d’échanges constructifs, guidée par le magistrat qui aide à faire émerger les points de convergence possibles. Fort de son expertise, le juge peut suggérer des pistes de réflexion pour débloquer certaines situations. Si un accord se dessine, il peut être immédiatement formalisé et acté par le tribunal .

💡Les conseils de Nolwenn News :

La réussite d’un MARD repose largement sur la préparation et l’état d’esprit des participants. Un avocat formé à ces pratiques saura vous guider dans le choix de la méthode la plus adaptée et vous accompagner tout au long du processus. L’important est de garder à l’esprit que ces démarches visent avant tout à préserver l’harmonie familiale, particulièrement précieuse lorsque des enfants sont concernés.

❓Le saviez-vous ?

À l’étranger, plusieurs modèles innovants ont porté leurs fruits :

En Belgique, le modèle du consensus parental développé au tribunal de Dinant s’appuie sur une approche préventive et responsabilisante. L’objectif est d’empêcher la rupture des liens parents-enfants grâce à une coopération entre tous les acteurs : avocats, magistrats et autres professionnels travaillent ensemble pour aider les parents à maintenir une communication constructive.

Au Québec, les Conférences de Règlement à l’Amiable (CRA) offrent une alternative efficace. Présidées par un juge en activité ou à la retraite, elles permettent de résoudre les conflits dans un délai de 60 jours. Les parties, accompagnées de leurs avocats, travaillent ensemble dans un cadre confidentiel et informel pour trouver des solutions mutuellement satisfaisantes. Ce modèle inspire aujourd’hui de nombreuses initiatives en France.

À retenir

CritèresMédiation familialeDroit collaboratifProcédure participativeARA
InitiativeSur proposition du juge ou des partiesAccord des parties et de leurs avocatsAccord des parties avec avocatsSur proposition du juge ou demande des parties
Intervenants principauxMédiateur diplôméAvocats collaboratifs formésAvocats des partiesJuge dédié à l’ARA
CadreConvention de médiationContrat collaboratifConvention de procédure participativeCadre judiciaire
IssueAccord homologableAccord homologableAccord homologable ou poursuite judiciaire partielleAccord acté par le juge

Le mot de la fin :

Les MARD représentent bien plus qu’une simple alternative à la justice traditionnelle : ils incarnent une nouvelle vision de la résolution des conflits familiaux. Une approche qui place la préservation des liens et de la communication au cœur de sa démarche, tout en garantissant la protection des droits de chacun.

L’expérience montre que les solutions construites ensemble, dans le respect mutuel et la compréhension, sont non seulement plus durables mais aussi plus satisfaisantes pour toutes les parties. Les modèles développés en Belgique et au Québec en sont la preuve : il est possible de transformer une situation conflictuelle en opportunité de renforcer les liens familiaux.

Les MARD vous offrent un cadre sécurisant où chaque voix peut être entendue, où chaque préoccupation est prise en compte, et où l’intérêt des enfants reste une priorité absolue. Cette approche permet de maintenir, voire de reconstruire, des relations familiales saines et durables, même dans les moments les plus difficiles.

N’attendez pas que les tensions s’aggravent ou que la communication devienne impossible. Les professionnels des MARD sont là pour vous accompagner dans cette démarche constructive. Car préserver les liens familiaux et la communication n’est pas seulement un objectif noble, c’est aussi la garantie d’un avenir plus serein pour tous les membres de votre famille.

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